Le mouvement, ami ou ennemi ?

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Le mouvement, ami ou ennemi ?

Salut à Toi,

Il est des temporalités dans la vie où tout semble bouger, à tous les niveaux, sans que nous ne puissions comprendre vraiment ce qu’il se passe. Je dis souvent aux personnes que j’accompagne que se mettre en mouvement implique généralement le mouvement. J’ajoute également que travailler sur Soi mène à des changements au sein du cercle de vie concerné par la thématique apportée, mais par la force des choses, aussi sur les autres domaines de la vie.

Dans le développement personnel, on parle souvent de Soi, de ce qu’on peut mettre en place pour avancer, mieux vivre, trouver son équilibre, comprendre son fonctionnement et faire différemment pour être plus en lien avec ses valeurs et ses désirs du moment. On oublie souvent que ce Soi aura des impacts à différents niveaux, et c’est souvent là que justement, tout s’emballe.

Lorsque l’on travaille par exemple sur une croyance personnelle liée à une habitude de pensée (par exemple « je ne sais pas dire non » ou « si je ne m’adapte pas, ça n’ira pas »), on va se concentrer en général à faire émerger toutes les croyances liées à cet état de fait. On va les faire émerger de notre inconscient afin de leur permettre de revenir à la surface et être en mesure d’apporter une nouvelle lumière, une autre compréhension à la pensée. Certaines de ces dernières seront plutôt porteuses, c’est-à-dire elles nous permettront d’avancer et de trouver une voie satisfaisante, alors que d’autres seront plutôt limitantes et bloqueront des possibilités ou opportunités. Ces pensées paralysantes peuvent être déconstruites plus ou moins facilement ; cela dépendra des niveaux logiques dans lesquelles elles se répercutent, et à quelle profondeur elles se sont installées (répétitions et renforcement de la croyance). Toutefois, quelles qu’elles soient, on peut y travailler et permettre de voir un chemin se dessiner différemment d’un avant.

Un tel travail implique aussi souvent la prise de conscience de certains schémas que nous avons engagés dans notre construction et qui, parfois, détonnent avec la réalité que l’on vit. Ces schémas nous ont été transmis par nos parents, nos profs, notre réseau social, nos expériences de vie, des livres, des films, des réseaux sociaux, etc… Et y travailler demande de fait souvent du courage, car comme je l’évoquais plus haut, même si pour Soi, l’exploration du besoin exact lié à une croyance est intéressante, elle peut être bouleversante à plusieurs points de vue. Prenez l’exemple des enfants qui du jour au lendemain se rendent compte que « le père Noël n’existe pas » ou que « maman et papa ont des défauts ». Ce sont des croyances qui n’ont pendant longtemps pas été vérifiées car acceptées comme réelles. Le fait de prendre conscience que cela n’est pas vraiment réel peut être difficile à vivre. Cela dépend souvent de la sensibilité de la personne, et de l’importance qu’elle a mis dans cette croyance.

Si on part un peu plus dans l’analyse des difficultés rencontrées, on peut déjà constater des réflexions dans son entourage proche ; lorsque les relations construites avec lui ont été guidées par des croyances et valeurs semblables, le fait de les remettre en question peut tout à fait être un point de désaccord plus ou moins important. Cela va dépendre encore une fois de ce qui y est attaché pour chacun-e des parties, et de fait, ce mouvement va impliquer également un nouvel équilibre pour certaines relations, voir même une distance. Il en va de même pour la famille qui, peut-être, ne sera pas du tout en accord avec les réflexions et changements désirés. Dans le monde du travail, il est moins régulier qu’on se rende compte de ces modifications, car la communication utilisée dans cet environnement passe souvent par des transactions dites « à double sens ». On s’y frotte constamment ; il s’agit par exemple de partages professionnels et/ou polis avec les collègues (appelées transactions sociales), mais qui en vérité sous-entendent tout autre chose qui n’est pas verbalisé (appelées transactions psychologiques). En général, si une croyance fondamentale rattachée au monde du travail est déconstruite, il n’est pas rare de voir la personne s’en aller voir d’autres projets plus en lien avec ses propres motivations et valeurs.

Alors donc, même si l’on travaille sur Soi, on se rend bien compte que les impacts de notre développement rayonnent forcément sur nos entourages privés, sociaux et professionnels, appelés dans le jargon les « parties prenantes ». Quel que soit le travail effectué, le mouvement que l’on s’accorde peut changer l’harmonie pour un temps, rendant les désaccords plus présents. Mais l’ouverture d’y porter un œil bienveillant dans la difficulté quotidienne ressentie permet aussi d’être plus en lien avec son Soi intérieur, son alignement, et même, j’ose le mot, son authenticité.

J’ai envie de terminer ce petit partage sur cette symbolique : n’oubliez jamais que vous êtes les gardien-nes de vos chemins, et que même si la route est parfois difficile, abrupte, caillouteuse, qu’elle monte plus qu’elle ne descend, les rencontres de quelques instants sur la route, le soleil, la pluie ou le brouillard, les échanges, les croche-pieds, les fleurs et/ou les animaux, chacun de ces signes vous apportera une meilleure connaissance de vous-même et vous offrira la joie d’être dans votre authenticité, juste parfait-e comme vous l’êtes.

Pour vous, chaleureusement,

Tania